NUTRITION et acné
La nutrition constitue un facteur aggravant de l’acné important à relever. En revanche, elle n’est pas un facteur déclenchant de l’acné, et si son influence dans cette maladie est certaine, l’action de certains aliments comme le chocolat reste sujette à débat.
Bien qu’une multitude de facteurs alimentaires puissent influencer le développement de l’acné, on peut distinguer quelques phénomènes importants à relever, qui sont listés et détaillés ci-dessous.
1. Le lait
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Il semble que le lait, surtout par les hormones qu’il contient, joue un rôle notable dans l’aggravation de l’acné (Abedamowo et al., 2005)
Le lait contient des œstrogènes, de la progestérone, et des hormones stéroïdiennes ainsi que des stéroïdes (lipides). Certaines de ces molécules (œstrogènes exclus) sont directement impliquées dans le mécanisme de l’acné en stimulant la prolifération des sébocytes, la lipogenèse et l’induction de cytokines pro-inflammatoires.
Le lait contient également des substances qui peuvent agir sur l’unité pilo-sébacée comme IGF-1. La consommation de lait, notamment le lait écrémé, provoque une augmentation plasmatique d’IGF-1, qui, quant à elle induit une augmentation de la synthèse d’androgènes et stimule la lipogenèse et la prolifération des kératinocytes, conduisant à la formation de comédons.
Néanmoins, et plutôt étonnamment, la consommation de lait écrémé semblerait avoir un effet plus néfaste sur l’acné que le lait entier.
En effet, l’acné s’aggrave lorsque le produit est moins chargé en matières grasses. Ainsi, le lait entier, plus chargé en lipides, est un produit à privilégier par rapport au lait écrémé lorsqu’on est touché par l’acné. De plus, le lait entier contient plus d’œstrogènes, qui sont des facteurs protecteurs contre l’acné, que le lait écrémé. Le fait d’écrémer le lait peut modifier sa composition en hormones et le rendre plus comédogène.
Enfin, il semble que consommer du lait enrichi en lactoferrine (qui fait partie des protéines du lactosérum : petit-lait), réduise les lésions acnéiques, freine la production de sébum et diminue sa teneur en triglycérides.
2. Les glucides
La consommation d’aliments à charge glycémique élevée (ex : produits raffinés) entraîne une hyperinsulinémie qui influence le développement de l’acné, en augmentant la production de l’IGF-1 qui est un puissant mitogène pour tous les tissus de l’organisme.
L’IGFBP-3 inhibe la prolifération cellulaire en se fixant sur les récepteurs de l’IGF-1.
Mais les taux d’IGFBP-3 sont réduits par l’insulinémie, ce qui contribue à la prolifération cellulaire dans les follicules pilo-sébacés (Cordain et al., 2003)
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3. Les oméga 3
Dans notre alimentation occidentale, le ratio oméga 3/oméga 6 idéal est souvent très désequilibré, avec un excès d’oméga 6 et un déficit d’oméga 3. Cela semble ainsi avoir une action pro-inflammatoire, et quelques études ont montré qu’une supplémentation oméga 3 améliorerait l’acné (Rubin et al. (2008)), bien que trop peu de recherches aient été faites à ce sujet.
4. Le zinc
Le zinc est un élément chimique essentiel pour le bon développement et le fonctionnement de la peau. Les sujets acnéiques ont un faible niveau de Zn sérique. Ainsi, un complément alimentaire riche en Zn par voie orale est efficace dans le traitement de l’acné sévère et inflammatoire (Bowe et al., 2010). Le zinc a des effets sur les 4 facteurs impliqués dans l’acné. Le zinc est présent dans les céréales complètes, les lentilles, le cresson et le soja.
5. La chlorophylle
La chlorophylle stimule la production d’œstrogènes, c’est donc un remède contre l’acné. De plus, la consommation active de chlorophylle permet d’apporter plus d’oxygène au sang, de le purifier et d’augmenter sa production. Les cellules sont plus oxygénées. Elle réduit également les niveaux de triglycérides et donc inhibe l’acné. La chlorophylle est contenue dans les végétaux verts.
6. Autres facteurs
On a récemment corrélé de grandes quantités de messagers intracellulaires appelés mTORC1 avec une apparition précoce de l’acné ; or ceux-ci sont amplifiés par une alimentation trop riche en produits laitiers et en sucres et autres aliments à index glycémique élevé. (Melnik, 2012a et 2012b)
Par ailleurs, la leucine, un acide aminé, est suspectée d’augmenter ces messagers quand elle est consommée en trop grande quantité (Melnik, 2012a). On la retrouve dans les produits laitiers et la viande rouge notamment. Ces aliments seraient donc à limiter pour endiguer l’acné.
Par ailleurs, il est judicieux d’enrichir son alimentation en vitamine B6 qui sert à réguler la sécrétion de sébum. Elle est présente dans le soja, les bananes et les noix, elle permet une réduction voire une élimination des acnés peu sévères.
Au contraire, la caféine et l’alcool empêchent le fonctionnement de nombreuses vitamines dont certaines possèdent des vertus bénéfiques sur la peau.
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